Élections complémentaires
Le départ en cours de législature de deux membres de la Municipalité de Cossonay a motivé un certain nombre de candidats à se présenter à l’élection complémentaire. Le mouvement Ensemble pour l’ouverture rassemblant les forces de gauche à Cossonay a jugé opportun de profiter de cette occasion pour tenter d’équilibrer les forces gauches-droite à la Municipalité avec un second siège, grâce à la candidature de Loris Stehlé.
Un débat d’idées plutôt qu’un concours de notoriété
Afin d’orienter la campagne sur un réel débat d’idées, Ensemble pour l’ouverture a décidé de mettre sur pied un débat publique permettant aux différents candidats de se présenter à la population et d’échanger avec cette dernière. Or, pour des raisons qui leur sont propres, aucun des candidats autres que Loris Stehlé n’a accepté de participer à l’exercice. Le débat public initialement prévu a donc été remplacé par un dialogue entre le candidat d’EPLO et le public.
Présentation du candidat Loris Stehlé
L’animateur de la soirée, Yannick Maury, a brièvement introduit le débat, puis a cédé la parole au candidat afin que celui-ci se présente.
Ce dernier nous a présenté son parcours personnel, professionnel, associatif et finalement politique puisqu’il est vice-président du Conseil communal, actif dans la commission de l’énergie et membre du conseil intercommunal de l’AIEE (épuration des eaux).
Sa principale motivation, comme le public a rapidement pu s’en rendre compte au cours de la soirée, est axée sur le mieux vivre ensemble et la préservation de la qualité de vie des citoyens en rendant à la nature la place qui lui revient. C’est entre autres pour cela qu’il se bat au Conseil communal pour l’engagement d’un délégué à la durabilité, engagement qui n’est pas une chose acquise puisque l’idée rencontre une forte résistance au sein du Conseil.
Thèmes de campagne
L’animateur lui a ensuite demandé de développer succinctement ses thèmes de campagne qu’il a choisi d’exposer aux citoyennes et citoyens de Cossonay sous la forme d’un arbre.
Plusieurs axes principaux se dégagent de cette arborescence. La transparence et l’information pour commencer. Il constate que la population est souvent mal informée des décisions prises par la Conseil communal ou la Municipalité. Il enchaîne ensuite sur les thèmes concernant plus précisément la population, à savoir l’engagement de personnel communal supplémentaire pour suivre l’évolution démographique de Cossonay, afin de procurer plus de places d’accueil pré et parascolaire entre-autres.
Le développement des liens humains et intergénérationnels lui tient aussi à cœur en faisant la promotion d’activités associatives sur place et en cherchant tous les moyens d’empêcher Cossonay de devenir une cité dortoir.
Pour bien vivre, il faut aussi laisser la place à la nature et tenir compte de ses caprices (qu’on en soit ou non responsable). C’est donc en proposant une meilleure arborisation des îlots de chaleur et en tenant compte des événements météorologiques extrêmes qu’il faut agir. Cela implique une réduction des surfaces imperméables partout là où c’est possible.
Finalement un chapitre de son programme prévoit des mesures d’optimisation au niveau de l’administration communale et des bâtiments. Cela implique plus de respect de l’activité des employés de l’administration dans un premier temps. La motivation du personnel communal augmente et permet aux membres de la municipalité de se concentrer sur l’aspect décisionnel et non sur l’opérationnel, donc gain de temps et plus grande efficacité.
Un autre aspect est l’étude énergétique des bâtiments communaux pour pouvoir, le cas échéant, les isoler et réduire ainsi les émissions de gaz à effet de serre tout en économisant de l’énergie.
Le candidat d’Ensemble pour l’ouverture a développé un programme ambitieux. Certes. Mais il reprend les grandes lignes du programme de législature élaboré par la Municipalité. Donc nul doute que la valeur cardinale de toute municipalité, à savoir la collégialité, est une valeur qu’il s’engage à respecter et à faire respecter.
Questions du public
L’animateur a remercié Loris Stehlé pour sa présentation et cédé la parole au public pour l’heure des questions.
Ce dernier ne s’est pas privé de la tribune qui lui était offerte et des questions telles que le maintien du taux d’imposition contesté par certains membres de l’Entente communale ont été évoquées.
Pour le candidat il est important que la commune continue les amortissements extraordinaires et le remboursement de la dette afin que cela ne représente pas une charge pour les générations futures.
La végétalisation des nouveaux plans de quartiers a ensuite été abordée, avec des divergences parfois importantes par rapport aux plans soumis à la population.
La syndique a complété la réponse du candidat en précisant que la définition d’un arbre était parfois un peu floue puisque souvent, de grands arbres étaient remplacés par des arbrisseaux chétifs.
Un des participants a ensuite demandé ce qu’il en était de l’approvisionnement en eau potable de la commune. Le réseau de la Vy de Mauraz est en train de devenir une association intercommunale ce qui implique un regroupement des captages et une meilleure répartition des ressources.
La récupération des eaux de pluie pour l’arrosage est une piste pour consommer moins d’eau potable et pour limiter le risque de saturation du réseau d’évacuation des eaux claires.
Dans la foulée, les écoulements d’eau lors de gros orages ont aussi été abordés.
Les personnes à mobilité réduite n’ont pas non plus été oubliées puisqu’une question concernant les cheminements devant la nouvelle poste et les escaliers qui en barrent l’accès a été posée. Et force est de constater qu’il est extrêmement difficile de tout contrôler lors de la réalisation sur le domaine publique. Pour ce faire il existe un service technique et des commissions au sein du Conseil communal.
Le candidat a finalement été questionné sur sa motivation à défendre ses projets bec et ongles face aux réticences présentes au sein de la majorité du Conseil.
Les gestion des déchets est aussi un problème préoccupant, relève aussi un participant. Oui et le volume est en augmentation. Mais les gens ne trient pas toujours correctement. Agenda 21 a abordé la problématique des bennes à compost. On retrouve des sacs en plastique dans le compost et plutôt que de faire de la prévention en amont, Lavigny préfère acheter une machine pour retirer les plastiques.
La question de la place de jeux du Pré-aux-Moines est aussi mise sur le tapis. Peu attractive et pas de jeux pour les 6 à 12 ans. Loris répond qu’une réflexion doit être menée sur la réfection prévue de la place de jeux. Il cite l’action d’une commune qui a placé une boîte à idées à disposition de la population. Il y a lieu d’inclure les personnes intéressées dans la démarche.
Un des participants remarque ensuite que la campagne électorale devait déboucher sur un débat d’idées. Or comme ce débat n’a pas lieu, comment gagner une élection ? L’assemblée présente est sollicitée pour trouver des pistes.
Les réponses fusent :
• Le bouche à oreille
• Pourquoi pas plus d’affiches puisque nos concurrents placardent à tour de bras
• L’animateur déclare que Loris est quelqu’un de fiable et compétent et que son travail est reconnu par tous les bords politiques.
• Les candidats de l’Entente n’ont pas de vision et ne communiquent pas sur leurs projets pour la commune
• Il ne suffit pas de parler de ses engagements associatifs
EPLO rédige un rapport de ses actions au Conseil communal et des décisions prises. Ce rapport peut être consulté sur le site eplo-cossonay.ch
EPLO est constitué de deux parties distinctes :
a) Politique avec une présence de 17 conseillers communaux
b) Associative avec des activités ouvertes au public comme le Grand goûter des familles du 4 juin prochain ou la soirée « croissance perpétuelle : un conte de fées ? » du mois dernier
Dans ses considérations, le candidat doit aborder la stature de municipal et déclare qu’il faut non seulement des compétences mais aussi faire preuve de collégialité.
Alors comment démontrer ses compétences, comment les faire connaître ? Comment casser les partis-pris ? Comment sensibiliser les nouveaux habitants ? Le comité de campagne, dont Loris fait partie, a déjà réfléchi aux moyens de mobiliser les nouveaux habitants.
Le candidat rappelle que les partis concurrents ont basé leur campagne d’il y a deux ans sur le développement durable. Cependant, lorsqu’il s’agit de passer aux actes, ils ne sont plus là.
La discussion s’est poursuivie au cours de l’apéritif qui a suivi la soirée.