Compte-rendu de la conférence: Le concept de la ville éponge du 10 mars 2025

Cossonay face au défi climatique : la ville éponge comme solution ?

Le 10 mars 2025, la commune de Cossonay accueillait une présentation organisée par notre association et animée par Mme Sabine Chamoun, ingénieure hydraulicienne, de l’Office cantonal de l’eau de Genève et habitante de notre commune. Le sujet été consacré à un concept qui gagne du terrain dans les milieux de l’aménagement urbain : celui de la ville éponge.

Une réponse aux dérèglements climatiques

La présentation s’ouvre sur un constat sans appel : le climat suisse change. Davantage de précipitations en hiver, des étés plus secs, des épisodes de pluies estivales intenses, et des périodes de sécheresse prolongées. Ces évolutions ne sont plus théoriques : elles ont été mesurées, documentées, et leurs conséquences se font déjà sentir dans nos villes. En parallèle, l’évolution du milieu urbain intensifie l’imperméabilisation du sol et l’occupation du sous-sol, rendant la ville peu résiliente face à ces changements climatiques.

L’événement qui s’est produit à Cossonay en juin 2019 en est la preuve. Les inondations soudaines, les îlots de chaleur et la saturation des réseaux d’évacuation des eaux deviennent des réalités récurrentes. Face à cette situation, l’urbanisme doit s’adapter, de préférence rapidement.

La ville éponge : une nouvelle vision de l’eau

L’objectif de la présentation est d’expliquer le concept de ville éponge, très en vogue actuellement. Mais qu’est-ce que réellement une ville éponge ? C’est une ville qui favorise au plus le retour vers un cycle naturel de l’eau. Ainsi, au lieu de l’évacuer à tout prix, l’eau devient à présent une ressource qu’il s’agit de retenir, ralentir, infiltrer et valoriser.

Plus qu’une technique, la ville éponge est un changement de paradigme. Elle repose sur des gestes simples : désimperméabiliser les surfaces, déconnecter les eaux pluviales du réseau, ralentir les flux, et stocker l’eau pour une valorisation ultérieure, comme l’arrosage par exemple. Cette eau, autrefois considérée comme un déchet à éliminer, redevient une ressource précieuse, avec laquelle nous devons composer pour atténuer les effets du changement climatique.

Genève en exemple, Cossonay en devenir

À Genève, plusieurs projets concrets montrent la voie : réaménagement de préaux scolaires, transformation de places de jeux, rues désimperméabilisées, ou encore bassins de récupération d’eau pluviale. Tous ont en commun de repenser la place de l’eau dans la ville, mais aussi d’associer les habitant·e·s à cette transformation.

Qu’en est-il de Cossonay ? La commune dispose d’un fort potentiel. Les surfaces bâties, les toitures, les terrains communaux sont autant d’espaces où des principes ville éponge peuvent être appliqués. Une toiture de 2800 m², comme celle de la Coss’ Arena par exemple, permettrait de récolter environ 3100 m³ d’eau par an, soit largement de quoi couvrir les besoins d’arrosage des espaces verts communaux.

Les communes en première ligne

Ainsi, qu’attendons-nous pour réagir ? Les clés du succès sont en main de la commune, qui joue un rôle central. En tant que maîtres d’ouvrage, planificateurs et usagers de l’eau, elles peuvent – et doivent – être le moteur du changement. Les moyens pour y arriver sont multiples : tester des projets pilotes, inciter les propriétaires privés, financer des aménagements sur les espaces publics ou intégrer cette nouvelle vision de l’eau dans leurs documents de planification, voici différents leviers d’action possibles.

Conclusion

La ville éponge prône une gestion à la fois pragmatique et avantageuse de l’eau. Elle invite à favoriser le retour de la nature en ville en améliorant ainsi la qualité de vie des citoyens et en permettant une meilleure adaptation aux effets du changement climatique. Même si elle n’offre, à elle seule, pas toutes les réponses, elle est un premier pas dans la direction du changement de la société vers plus de résilience et d’écologie. Cossonay, avec ses ressources et son dynamisme, a toutes les cartes en main pour devenir un exemple en la matière.

Note

Mme Sabine Chamoun met gracieusement à disposition le support visuel de sa présentation du 10 mars 2025 que vous pouvez télécharger ici.